Théories de la croissance - Fiche de synthèse
Définition de la croissance :
Augmentation soutenue et durable du niveau d’activité. L’augmentation du PIB en volume est un indicateur synthétique de la croissance.
Modèle keynésien : Harrod-Domar (1948)
Le taux de croissance effectif de l’économie évolue entre un taux de croissance garanti, qui assure une progression parallèle et équilibrée de la demande et de l’offre de biens, et un taux de croissance naturel qui assure le plein-emploi du facteur travail.
C’est la différence entre le taux de croissance effectif et le taux de croissance garantie qui entraîne l’instabilité de intrinsèque de la croisance.
Il y a donc nécessité d’une intervention de l’Etat pour parvenir à une croissance optimale.
Modèle néo-classique : Solow (1956)
Pour Solow, l’équation de production est la suivante :
Q = aK + (1-a)L +g
K & L sont des facteurs de production substituables.
g est le progrès technique.
Les évolutions démographiques et le progrés technique sont dans ce modèle les seules variables qui permettent de modifier le niveau d’activité de l’économie (les rendements du capital sont décroissants).
Modèle AK : Rebello 1991
Variante du modèle de Solow par laquelle le capital apparaît comme le seul facteur de production et le travail est exclu (travail assimilé au capital humain).
Croissance et externalités
Romer (1986) : le progrès technique, sous-produit de l’investissement
Le progrès technique est issu de l’apprentissage (learning by doing), l’amélioration de l’expérience amenant une meilleure productivité dont les bénéfices profitent à toute l’économie – Il s’agit ici d’une externalité technologique
Barro (1990) : rôle des infrastructures publiques
L’existence d’infrastructures publiques renforce l’efficacité du capital privé – Il s’agit ici d’une externalité publique (rôle positif du taux d’imposition sur la croissance)
Basu & Weil (1998) : la diffusion du progrès technique
Ces auteurs suggèrent qu’une innovation technologique mise au point par un pays n’est adoptée par un autre pays que lorsque ce dernier a atteint le niveau d’intensité capitalistique similaire au premier pays au moment de la mise au point.
Ils définissent ainsi un « club de convergence » car il existe une convergence des revenus par tête des pays qui ont des caractéristiques structurelles identiques.
Il existe donc une polarisation de l’économie mondiale : les pays riches le demeurent et les pays pauvres ne parviennent pas à sortir de la pauvreté.
Pour Barro & Sala-y-Martin, la convergence se fait bien mais à un rythme très lent : depuis 1980, seuls 10 pays en développement ont connu une croissance supérieure de plus de 1 point à la moyenne des pays à revenu élevé.
Croissance et capital humain
Barro & Sala-y-Martin (1995) : capital humain et investissement en formation
Pour ces auteurs, le choc positif du progrès technique sur la croissance ne joue à plein qu’une fois les travailleurs formés à cette nouvelle technologie.
Ceci rejoint la célèbre phrase de Solow en 1987 : « on voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques … »
Là encore, le rôle de la puissance publique est primordial : au niveau individuel, le plan de formation élaboré par l’agent peut être inadapté – c’est à l’Etat de mettre en place une politique (de formation) volontariste tournée vers l’amélioration des techniques et la croissance.
Croissance et emploi
Aghion & Howitt (1994) : progrès technique et emploi
Pour ces auteurs, le progrès technique détruit des emplois car les qualifications des travailleurs existants sont inadaptées.
Croissance et R&D
Romer (1990) : innovation technologique, concurence imparfaite et croissance
Pour Romer, les individus sont incités à l’innovation, parce que les droits de propriété sont bien définis : un brevet protège l’innovateur, qui touchera des royalties (surplus résultant de l’innovation) et obtiendra un pouvoir de monopole (rente).
Le rôle de l’Etat est de trouver un équilibre entre le niveau des rentes capturées et le surplus social que l’innovation apporte.
Conclusion
Les développements récents sur la croissance permettent de mieux comprendre les facteurs clefs du développement économique et humain :
Accumulation de capital humain
Qualité des infrastructures publiques
Niveau des dépenses de recherche
Capacité dela politique économique à soutenir l’innovation